Nous vivons dans une période historique nommée « la Grande Accélération » selon les termes des climatologues Will Steffen, Paul Cruzen et l’historien John McNeill. Ces dernières années, l’activité humaine a profondément altéré les écosystèmes, comparativement aux autres périodes historiques. C’est pourquoi, les préoccupations environnementales ont vu le jour. Les sociétés prennent conscience de cette urgence qu’est la protection de l’environnement mais également des populations. Le terme « Développement durable » voit le jour dans le Rapport Brundtland en 1987, il se définit comme « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». C’est ainsi, que le développement durable devient un défi mondial. Il prend en compte trois dimensions : sociale, environnementale et économique.
Il y a trois façons de contribuer au développement durable. La première est en tant que membre de la communauté ou individu pour prendre soin de l’environnement, des gens autour de nous et de nous-même. La seconde façon est en tant qu’organisation, il est important de considérer les gens mais aussi la planète. La dernière est en tant que société, comme société durable en considérant la valeur environnementale, sociale et économique. Dans cet article nous allons nous intéresser à cette dernière façon, dans le cadre des entreprises.
Selon le Ministère de la Transition écologique et solidaire, la responsabilité sociale des entreprises (RSE) est :
« Un concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiquesdans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire ».
Il naît alors un véritable débat entre les économistes au sujet de la RSE.
Selon Milton Friedman (1970), seuls les êtres humains ont une responsabilité morale à l’égard de leurs actes. Autrement dit, cette conscience sociale et écologique ne concernerait en rien les entreprises. La responsabilité des dirigeants serait uniquement d’agir dans l’intérêt des actionnaires. D’après cet économiste, ces enjeux environnementaux et sociaux ne concerne en rien la responsabilité des entreprises, il en est du ressort de l’État.
R. Edward Freeman (1984), ne partage nullement la notion développée par Milton Friedman et énonce la théorie des parties prenantes de l’entreprise. Selon lui, l’objectif d’une entreprise n’est pas d’amasser du profit. Le problème est bien celui-ci, l’entreprise se focalise sur les actionnaires et en oublie les autres personnes impactées par l’activité de l’entreprise. Selon sa théorie, le but d’une entreprise est de répondre aux besoins des parties prenantes qui forment notre société.
Freeman explique sa théorie :
Les entreprises ont un véritable impact sur nos sociétés de part leurs externalités positives mais également négatives. Elles possèdent un véritable pouvoir décisionnel, en tant qu’acteurs sociaux puissants, les entreprises possèdent de nombreuses ressources substantielles. Il est de leur pouvoir de les utiliser de manière responsable au sein de la société ; puisque sociétés et entreprises sont mutuellement interdépendantes.
Cattel-Horn Carroll, ne partage pas l’idée de Milton Friedman non plus. Il définit la RSE comme :
« La tentative des entreprises de répondre aux exigences économiques, juridiques, éthiques et philanthropiques d’une société donnée à un moment donné ».
Carroll a élaboré une pyramide de la RSE en 1991.
Selon Carroll, il existe quatre niveaux de responsabilités.
· Les responsabilités économiques : La société exige que les entreprises soient profitables.
· Les responsabilités légales : La société exige que les entreprises respectent la loi.
· Les responsabilités éthiques : La société attend des entreprises qu’elles se comportent de façon éthique.
· Les responsabilités philanthropiques : La société désire que les entreprises fassent du bien à la communauté.
Outre la démarche engagée de la RSE, il y a de véritables avantages économiques à l’appliquer.
· Accroître les revenus : Il existe un véritable marché de la RSE. En effet, de plus en plus d’entreprises et de personnes sont soucieuses de ces dimensions sociales et environnementales. De ce fait, intégrer la RSE au sein de son entreprise, permet d’attirer des clients, des investisseurs qui partagent les mêmes valeurs et qui sont eux-aussi engagés mais également de motiver ses collaborateurs.
· Réduire les coûts : Les mesures liées à la RSE revoient l’utilisation des ressources et tentent de réduire les impacts environnementaux. De ce fait, des économies peuvent être faites, comme l’économie d’énergie par exemple, toutes ces choses qui participent à l’endommagement de notre planète et représentent des coûts pour l’entreprise.
· Gérer les risques et l’incertitude : Cet engagement volontaire de la part des entreprises met en place des actions et des programmes sociaux qui assurent une plus grande indépendance des entreprises vis-à-vis des gouvernements. Il y a une prise de conscience qui se met en place et qui se généralise.
· Maintien de la licence sociale d’exploitation : Selon les principes de la RSE, il est important de maintenir des liens avec l’ensemble de la société (populations locales, employés et gouvernements). Il s’instaure alors une véritable relation de confiance et d’entraide entre les différentes parties prenantes.
La RSE est un enjeu prépondérant dans nos sociétés actuelles. Il est important que les entreprises prennent conscience que s’engager au niveau social et environnemental est une obligation envers les groupes constitutifs de la société. En effet, elles doivent contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de nos sociétés. L’activité des entreprises doit profiter à l’ensemble des individus. C’est pourquoi, il est primordial que les entreprises s’engagent à contribuer au développement économique durable.
La solution est donc de créer de la valeur partagée (shared value). Cette notion est développée par Michael Porter et Mark Kramer. Cela consiste à créer de la valeur économique d’une manière qui crée aussi de la valeur pour la société en répondant à ses besoins et à ses défis. Autrement dit, de concilier les objectifs de profit de l’entreprise à ses objectifs de responsabilités sociale et environnementale. Il s’agit donc de prendre en compte les intérêts de la société. Pour que cela soit correctement mis en place il faut que cette volonté de créer de la valeur partagée soit au centre des volontés des entreprises pour créer un lien entre progrès sociétal et progrès économique. Cela passe par la transformation de la pensée d’entreprise, les mentalités doivent évoluer et s’adapter à la préoccupation actuelle qu’est le respect de l’environnement et des hommes.
Selon Porter, il existe trois façons pour les entreprises de créer de la valeur partagée :
Les grands groupes prennent conscience de cette nécessité et intègre cette notion de valeur partagée dans leur stratégie. Franck Riboud, l’ancien PDG de Danone avait ainsi déclaré en 2008 :
« Une entreprise n’existe et ne dure que parce qu’elle crée de la valeur pour la société dans son ensemble… La raison d’être d’une entreprise est son utilité sociale ».
Tout d’abord, il est important de mentionner le fait qu’il n’existe pas de moyen unique pour une entreprise d’intégrer la RSE. Chaque entreprise est différente, par les produits/services qu’elle propose, sa localisation, sa clientèle, sa stratégie… Plusieurs éléments qui font que chaque entreprise est différente et que chacune développera la RSE à sa manière, selon ses propres problématiques. Il faut prioriser ses actions. C’est pourquoi nous allons étudier les lignes directrices de la mise en œuvre de la RSE, après libre à chaque entreprise de l’adapter selon sa structure.
Les étapes d’une démarche RSE :
Il est primordial de lier la RSE à la stratégie de l’entreprise pour profiter des opportunités que nous offre cet engagement sociétal et environnemental. En effet, cela nous permet de mobiliser l’ensemble de l’entreprise et partager un engagement commun. Les parties prenantes auront le sentiment d’être écoutées et considérées. De plus, la RSE est aussi un moyen de se distinguer des autres. En adoptant un tel modèle, nous montrons aux autres que nous sommes soucieux des défis mondiaux, ce qui fait de nous une structure humaine et engagée.
Depuis de nombreuses années, les membres d’ESCadrille Toulouse Junior Conseil travaillent aux côtés d’entrepreneurs, de PME et des Grands Comptes pour les accompagner dans cette démarche RSE. Que ce soit sur des projets implantés dans l’éco-responsable ou dans le management social, nous proposons à nos clients par le biais de nos prestations des accompagnements au plus proche de ces valeurs RSE.
Cette expérience d’entreprise responsable, ESCadrille la tient des enseignements de son école mais également de l’expérience de ses anciens membres qui, pour certains, une fois dans la vie active ont décidé de se spécialiser dans la RSE. De ce point de vue, nous échangeons au quotidien avec eux pour mieux comprendre les enjeux et les réponses à ce défi d’aujourd’hui. Voir : Entrepreneuriat Féminin
Ainsi, ESCadrille s’engage aujourd’hui dans la RSE, en proposant des prestations d’accompagnement autour de projets RSE. Pour en savoir plus sur notre accompagnement, découvrez nos solutions.